
Échos de la prédication du 17 juin 2018 – Jérémie 29.1-14
Être là où l’on ne veut pas être, se retrouver seul au milieu d’étrangers. À divers degrés, nous avons tous vécu des situations de ce genre. L’expérience de l’exil est traumatisante. Et c’est aux exilés de son peuple que le prophète Jérémie, laissé à Jérusalem, s’adresse en Jérémie 29.1-14.
Dans leur situation douloureuse, ces Israélites se laissaient réconforter par des prophètes mensongers. On leur annonçait qu’il ne valait pas la peine de s’installer là où ils étaient. Pas la peine de faire des efforts pour prendre sa place. « L’exil ne durera pas, faites juste le nécessaire pour survivre en attendant ». Ce message d’espoir facile et peu coûteux trouvait assurément des oreilles intéressées. On pouvait s’apitoyer sur soi-même sans devoir trop se bouger. Mais c’est un autre son de cloche que Jérémie veut leur faire entendre par la lettre qu’il leur adresse.
En effet, l’exil durera, près de 70 ans. Les Israélites envoyés à Babylone sont donc appelés à s’installer là où ils sont. Et quand bien même ils se trouvent parmi un peuple ennemi, ils ont tout intérêt à chercher la prospérité de ce peuple, car de celle-ci dépendra aussi la leur. Ils doivent donc sortir du mode survie pour s’investir véritablement dans la vie qui se présente à eux.
Et nous ? À notre manière, nous sommes nous aussi exilés. Si nous sommes chrétiens, nous sommes citoyens d’un royaume qui n’est pas de ce monde, habitants des nations avec leurs propres règles, leurs propres coutumes, qui ne sont pas toujours les nôtres. Comment vivons-nous cet exil ? En nous repliant et en nous lamentant ? Ou sommes-nous prêts à nous investir là où notre Seigneur nous a placés pour un temps encore ?
Nous avons une lumière à faire briller. L’amour de notre Dieu à partager. Cela se fera aussi en nous investissant dans le monde où nous nous trouvons : créant des relations, cherchant le bien de la société, apprenant à connaître nos contemporains, exerçant des professions au service de la collectivité. Tout cela non pas pour nous fondre parmi eux, mais pour être des ambassadeurs éloquents du royaume auquel nous appartenons, du royaume qui vient.
Oui, comme les Israélites à Babylone, ce chez nous est temporaire. Nous savons que si nous sommes ici, ce n’est pas parce que Dieu nous aurait oubliés, mais parce qu’il a de bons projets pour nous (v. 11) et veut entraîner d’autres encore dans ces projets. Puisse notre manière de vivre dans ce monde être une démonstration de cette bonté de Dieu pour toute l’humanité.
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